Annoncé il y a plus de trois ans, le projet architectural « The Line », une ville intelligente de 170 km de long dans le désert, est attendu pour 2030.
Qu’en est-il du projet audacieux de l’Arabie Saoudite annoncé en 2016, nommé « The Line » dans le cadre du plan Saudi Vision 2030 ?
Alors que le pays cherche à diversifier son économie, traditionnellement centrée sur la production de pétrole, The Line vise à créer une ville autonome de 170 km de long, alimentée par des énergies renouvelables, située dans le désert de NEOM, dans la province de Tabuk, au nord de la mer Rouge.
Lancé en 2021 par le prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz et soutenu financièrement par le fonds souverain d’Arabie saoudite, le projet semble ralentir avec des ambitions drastiquement revues à la baisse. Bien que l’ouverture soit toujours prévue pour 2030, le coût pharamineux du projet (estimé initialement à 335 milliards de dollars, avec des analystes évoquant un coût de 1 500 milliards de dollars) ne permettrait d’abriter que 300 000 personnes, contre les 1,5 million annoncés au départ, sur un tronçon de seulement 2,4 km².
Les raisons ? La pandémie de COVID-19 et l’explosion des coûts des matières premières, aussi imprévisibles qu’impactants pour ce type de projet. Les divers conflits géopolitiques actuels affectent également la capacité de l’Arabie saoudite à financer les énormes investissements requis pour un projet de cette envergure. Malgré tout, cette ligne « miroir » imaginée par le cabinet Morphosis Architects, fondé par Thom Mayne, lauréat du prix d’architecture Pritzker, commence doucement à prendre forme.
La famille royale d’Arabie Saoudite reste déterminée, et le projet progresse. Plusieurs vidéos et actualités montrent l’état d’avancement de The Line. Conformément aux maquettes initiales, le projet comprend deux longues barres de 500 mètres de haut (plus grandes que l’Empire State Building aux États-Unis ou le Shanghai World Financial Center) pour une largeur d’environ 200 mètres. Plus de 3 000 employés de Neom travaillent déjà sur place, et 60 000 ouvriers sont mobilisés sur les chantiers.
Malgré les grandes promesses en matière de mobilité, les experts restent sceptiques, car de nombreuses technologies annoncées pour ce projet (taxis volants, robots domestiques, trains hyper rapides) restent à développer, voire à inventer. De plus, les vertus écologiques du projet (notamment une promesse d’autonomie totale grâce aux énergies renouvelables) sont également remises en question. Les experts craignent que cette immense structure en miroir perturbe les oiseaux migrateurs entre l’Europe et l’Afrique.
Alors que les premiers habitants devaient initialement s’installer fin 2024, l’état d’avancement des travaux laisse présager un retard. La question qui demeure maintenant est : de combien de temps ce délai sera-t-il prolongé ?